
Parfois, il arrive que les gens autour de nous aient décidé de qui nous sommes bien avant que nous n’ayons eu l’occasion de montrer qui nous sommes DEVENUS. C’est une expérience universelle, mais déconcertante : avoir travaillé sur soi, avoir évolué, et pourtant sentir que les autres restent accrochés à une version obsolète de nous.
Pourquoi est-ce que ça arrive ?
Ce n’est pas toujours par malveillance. Occasionnellement, les gens s’accrochent à leurs perceptions initiales parce qu’elles les rassurent. Cela leur permet de nous classer dans des cases bien définies dans leurs têtes, d’organiser leur monde en catégories simples. Mais pour nous, ça peut créer de la frustration. On se demande pourquoi ne voient-ils pas les efforts ? Pourquoi ne reconnaissent-ils pas ma transformation ?
C’est facile de rejeter la faute sur les autres, cependant, il faut aussi être honnête avec soi-même. Est-ce que nous exprimons suffisamment ce que nous ressentons ? Est-ce que nous avons déjà eu le courage de dire « Ça m’a blessé. Ça ne me correspond plus. » ? Et même lorsqu’on le dit, est-ce que la personne en face est dans la capacité de le comprendre et le reconnaitre ?
Nous attendons souvent que les autres lisent entre les lignes ou devinent nos blessures invisibles. Mais le silence est un terrain fertile et propice aux malentendus.
Il faut déjà s’aimer suffisamment pour refuser de se dénaturer.
Dans cette quête d’être compris et accepté, c’est facile de tomber dans le piège de la conformité. Se diminuer, se diluer, jouer un rôle pour mieux correspondre aux attentes des autres. Mais à quel prix ? Chaque fois que nous le faisons, nous nous éloignons un peu plus de notre véritable essence.
S’aimer suffisamment signifie poser des limites. Ça veut dire avoir la force de rester authentique, même si ça perturbe les préjugés ou les habitudes des autres. C’est accepter que tout le monde ne nous comprendra pas, et que ce n’est pas grave. L’important, c’est de se comprendre soi-même, de rester aligné avec ses valeurs et son évolution personnelle.
Il faut aussi avoir le courage de parler et faire la paix avec le silence interne et extérieur. Pour avancer dans des relations sincères, il faut avoir le courage d’exprimer ses vérités. Dire ce que l’on ressent, ce que l’on pense, sans attendre que l’autre le devine. Ça demande de la vulnérabilité, mais c’est aussi une preuve de respect envers soi.
Mais parfois, malgré nos efforts, il arrive que nous ne soyons pas entendus. Et dans ces moments, il est essentiel de ne pas nourrir de rancune. Tout le monde n’a pas la capacité ou la maturité émotionnelle de répondre à nos attentes. Quelques fois, les blessures que nous ressentons échappent à la conscience de l’autre. Et c’est là que nous devons choisir : rester prisonnier de la frustration, ou avancer en pardonnant, non pour les autres, mais pour notre propre paix.
Avoir des relations sincères et dépourvues de jugements est un défi qui exige un équilibre subtil et ce n’est jamais une route droite sans embûches. Il y a des moments où on maitrisera ce contrôle interne de soi, et d’autres ou on sera tout simplement humains.
Cela demande du courage pour se montrer tel que l’on est, de la patience envers ceux qui ne voient pas tout de suite notre véritable nature, et surtout, un profond respect pour soi-même. Parce qu’à la fin, ce qui compte vraiment, ce n’est pas d’être compris ou validé par tous, mais de vivre en harmonie avec qui l’on est devenu et qui on aspire à devenir.
Pour soi-même.
Narcisse Xx
